La Serbie : première étape vers l’Union Européenne
Ce jeudi 1er mars, la Serbie a reçu le statut officiel de candidat à l’entrée dans l’Union Européenne. Une première étape est franchie, mais les démarches sont encore longues avant l’ouverture des négociations d’adhésion et l’entrée effective dans l’UE. Celle-ci ne pourrait avoir lieu avant une dizaine d’années.
A ce jour, la Serbie est la cinquième des six Républiques issues de l’ex-Yougoslavie à entamer des démarches pour se rapprocher de l’Union Européenne. Seule la Slovénie est pour l’instant parvenue à rentrer dans le cercle des 27, avec une entrée en 2004. La Croatie devait entrer en 2010, mais la crise économique a retardée l’échéance. Son entrée est maintenant fixée à juillet 2013. On parle maintenant den. La Macédoine et le Monténégro sont eux candidats depuis respectivement 2005 et 2008, mais attendent toujours l’ouverture des négociations d’adhésion. Seule la Bosnie Herzégovine, plongée dans de trop nombreux troubles politiques, n’a pour l’instant effectué aucune démarche de rapprochement.
Cette décision du Conseil de l’UE est une aubaine pour la Serbie. Elle vient souligner les efforts menés pour la réconciliation avec le Kosovo, mais aussi en faveur de la minorité roumaine vivant dans le pays. En effet, l’un des derniers blocages résidait dans la politique discriminatoire menée par le gouvernement à l’encontre des roumains installés en Serbie (environ 30 000 personnes).
Les récentes mesures prises conjointement par Belgrade et Bucarest pour garantir la sécurité des minorités roumaines en Serbie mais aussi serbes en Roumanie ont semble-t-il rassuré les dirigeants européens et surtout dissuadé les Roumains de poser leur veto à cette candidature. La Commission européenne a par ailleurs affirmé qu’elle veillerait à la bonne mise en œuvre de la législation.
La Serbie voit aujourd’hui la politique de son Président Boris Tadic, un européen convaincu, récompensée.
Au pouvoir depuis 2004, celui-ci n’a eu de cesse de prouver à Bruxelles que son pays avait réussi à panser les blessures issues de la guerre des Balkans et avait accompli sa transition démocratique avec succès. L’arrestation de Ratko Mladic, ancien chef militaire des serbes de Bosnie, a ainsi sûrement été un facteur décisif lors des négociations.
La joie serbe à l’annonce de l’octroi du statut de candidat montre que l’Union Européenne, malgré ses problèmes, reste aujourd’hui toujours attractive. Pour autant, de candidat à membre, le chemin est encore long pour les Serbes. Il n’est pas dit que la vieille Europe soit tout à fait prête à accueillir.